Le haut potentiel intellectuel

Le Haut Potentiel Intellectuel (ou HPI), ces 3 mots (ou lettres) ont déjà dû vous faire écho. 

Peut-être avec une série à succès sur le sujet, ou dans un rayon d’une bibliothèque ou peut-être même, sur un jeu de société. Tentons de prêter attention à ce qu’on peut lire/voir/entendre notamment sur cette définition de HPI et de connaître les différents biais cognitifs influençant notre raisonnement (les biais cognitifs feront d'ailleurs l'objet d’un prochain article). 

Avant toute chose, cette particularité n’est pas un diagnostic. Il s’agit d’un fonctionnement, une caractéristique, une identification ou encore une spécificité d’une évaluation psychométrique des fonctions cognitives. Haut potentiel intellectuel signifie donc littéralement de hautes capacités intellectuelles. Les échelles habituellement utilisées afin de mettre en évidence ces hautes capacités intellectuelles sont la WISC ou la WAIS selon l'âge de la personne testée. 

L’unique critère, à l’heure où ces lignes sont écrites, et qui ne fait pas tout à fait consensus, est un QI supérieur à 130. Les personnes avec un QI supérieur à 130 sont alors considérées comme des personnes avec un HPI. Je note « une personne avec » et non « elle est », car, de nouveau, elle n’est pas, elle a une particularité de type haut potentiel intellectuel. Considérée qu’elle « est » serait réduire la personne à cette particularité. 

Les personnes avec un HPI sont en grande partie hétérogène dans leur individualité. Le modèle synthétique du haut potentiel (Cuche, 2009) prend en compte les facteurs environnementaux et individuels pouvant venir impacter les domaines de réalisation d’une personne (de par ses habiletés sous-jacentes et ses propres capacités). Pourquoi introduire autant de paramètres ? Car l’individu est un être à voir de manière globale. Cette vision globale est donc nécessaire et peut expliquer cette grande part d’hétérogénéité entre les personnes ayant comme particularité un HPI. 

Toutefois ce qui est mis en évidence, c’est qu’il existe un décalage de maturation cérébrale par rapport aux autres (notamment à l’enfance) du même âge. Leur développement se réalise donc de manière plus rapide, plus puissante et plus efficace ce qui permettra de réaliser des apprentissages de manière plus précoce. 

Nous entendons habituellement « ils fonctionnent en arborescence ». Il est important de comprendre que cette pensée en « arborescence » est une caractéristique humaine et non spécifique au HPI. Le sens de la justice, l’hypersensibilité, le perfectionnisme, les difficultés relationnelles ou encore les difficultés dans la gestion des émotions ne sont pas des « caractéristiques » du haut potentiel. À l’heure actuelle, aucune donnée scientifique ne va dans ce sens. Toutefois, ces difficultés peuvent être retrouvées et si cela a une interférence dans votre vie quotidienne, il peut être pertinent d’aller consulter afin de vous aider dans la compréhension de ces difficultés et de tenter de trouver des solutions. Ce sont des difficultés existantes mais qui ne sont pas « caractéristiques du HPI ». L’objectif principal du travail thérapeutique reste le même, que l’on dispose d’un HPI ou non. Il est d’aider les personnes à développer leur potentiel et de les accompagner dans les aspects scolaires, familiaux, sociaux, d’identité ou encore dans l’estime de soi ou la gestion des émotions.